Passer du pied du mur au pied de l’arbre
Comme nous l’avons vu dans notre article « Comment réaliser son bilan de compétences en pleine nature ? », la métaphore des racines illustre bien notre potentiel et la diversité de nos ressources pour avancer dans la vie professionnelle. Que pourrait alors symboliser le fût qui relie les racines à la ramure d’un arbre ? Et quels questionnements pourraient émerger d’une telle expérience de pensée ? Le houppier, tourné vers le ciel et le soleil, c’est notre aspiration à vivre ce que l’on choisit de vivre. Et le fût peut alors avantageusement être considéré comme notre capacité à appréhender la réalité, le lien entre nos ressources et nos rêves. Ernst Zürcher décrit bien les différentes fonctions du tronc au service de l’arbre dans « Les arbres entre visible et invisible ». Explorons plus avant ce qu’évoque l’image du fût de l’arbre dans ce contexte, comme nous le ferions avec un client durant une séance de business coaching en pleine nature…
Se tenir droit… et agir raisonnablement
De même qu’un arbre supporte l’ensemble de sa couronne sur son tronc, nous portons la responsabilité de nos actes et de notre histoire. Se tenir droit, c’est assumer nos choix et ne pas ressasser le passé. C’est aussi la reconnaissance de la réalité pour ce qu’elle est. Et la capacité d’action en relation objective avec notre environnement. Se tenir droit symbolise bien une attitude digne, d’appréhension du réel en s’y adaptant de la façon la plus équilibrée possible, en toute autonomie. D’ailleurs le fût d’un arbre a aussi vocation à résister aux agressions de l’environnement. Qu’un orage éclate, et ce sont des trombes d’eau qu’il faut évacuer sous peine de rompre sous cette masse qui s’impose soudainement. Il s’agit alors de résister à la pression, une forme de résilience, en somme. Que le vent se lève, et c’est la flexibilité qui va primer. On se souvient bien sûr de la fable de La Fontaine, du chêne qui résiste mais finit par céder, contrairement au roseau qui plie mais ne rompt pas. Nous subissons aussi au quotidien un certain nombre de pressions en provenance de notre environnement, ou de notre propre exigence vis-à-vis de nous-mêmes. Mieux vaut alors, comme Sénèque le conseillait souvent à Lucilius dans ses lettres, « bien se porter ». La première question que nous inspire l’arbre est donc : quid de notre capacité de résistance d’une part, et de notre souplesse d’autre part, face aux aléas auxquels nous sommes confrontés ?
Exploiter nos ressources… et utiliser nos atouts au service de nos rêves
La structure complexe du bois au cœur du tronc permet de conduire l’eau et les minéraux puisés dans le sous-sol du système racinaire jusque vers les feuilles de la couronne, siège de la photosynthèse. C’est un véritable miracle de la nature que de faire monter de l’eau du sol jusqu’à plus de 100 mètres de haut pour certaines essences, en luttant contre la gravité ! Combien d’efforts nous faut-il parfois aussi pour puiser dans nos ressources les plus intimes afin d’avancer vers nos idéaux ! Là aussi la métaphore est puissante : plus nous sommes alignés avec qui nous sommes vraiment, plus l’énergie est disponible. Quand nous n’avons aucun doute sur ce qui nous anime, initier l’action et redoubler d’effort se vit sans heurt. S’engager avec passion et suivre l’inspiration de son rêve provoque des émotions indescriptibles comme le décrit bien Mihály Csíkszentmihályi avec son concept de « flow ».
A contrario, moins l’intention est pure, plus nous jouons « contre nature », et plus il nous faut d’énergie pour un résultat souvent décevant. Voici donc la deuxième question que nous inspire l’arbre : dans quelle mesure nos aspirations les plus intimes et nos actions au quotidien sont-elles alignées ?
Capitaliser sur nos expériences… et réagir sainement au monde
L’eau sucrée produite par la photosynthèse au niveau des feuilles ou des aiguilles redescend par gravité pour permettre le stockage des nutriments dans le tronc et les racines. Bien protégés sous terre et au cœur du fût, ces ressources seront disponibles au printemps pour une nouvelle phase de croissance. On pense ici à notre capacité à intégrer l’ensemble de notre expérience. Par exemple, en célébrant nos réussites, ce qui renforce la confiance en soi. Il y a lieu d’être objectivement fier de ce que l’on a particulièrement bien réussi. Mais aussi en étant capable d’assumer nos échecs. Mieux vaut en tirer des enseignements afin de ne pas les reproduire. Nous avons ainsi cristallisé au cours de notre existence, suite à nos nombreuses expériences, un certain nombre de croyances plus ou moins conscientes, parfois aidantes, parfois limitantes. Cela peut induire des comportements automatiques pas forcément adaptés selon les circonstances. Et nos opinions sont susceptibles de teinter nos décisions sans que nous en ayons clairement conscience. Si l’environnement n’est pas prêt à entendre notre point de vue, les conséquences peuvent être surprenantes. Et la troisième question qui nous vient est donc : les opinions que nous avons forgées et notre manière spontanée de réagir au monde nous sont-elles généralement favorables ?
Questions posées en coaching sous l’arbre à palabres
Que de décisions prises à l’ombre des arbres à palabres ! On ne sera pas surpris de la qualité des échanges alors que domine au-dessus du groupe la frondaison d’un arbre multi-centenaire. Au-delà de l’humilité engendrée par cette perspective du temps long et de la hauteur de la canopée, on voit bien comment la simple observation d’un arbre peut nous amener à nous poser des questions riches de sens, typiques des sujets que nos clients nous proposent lors des séances d’outdoor coaching :
- faisons-nous preuve de suffisamment de résistance ? Trop parfois ?
- quelle est notre souplesse, notre adaptabilité, face aux aléas auxquels nous sommes confrontés ?
- dans quelle mesure nos aspirations les plus intimes et nos actions au quotidien sont-elles alignées ?
- les opinions que nous avons forgées et notre manière spontanée de réagir au monde nous sont-elles généralement favorables ?
Souhaitez-vous faire cette expérience et vous retrouver sous l’arbre à palabres ou le chêne centenaire avec votre coach pour vous nourrir de cette puissante métaphore végétale ?