Combien de dirigeants de PME ont déjà réalisé un bilan de compétences ? Cet exercice leur est rarement proposé car il est souvent destiné aux personnes en recherche d’emploi. Pourtant, être au clair avec ses points forts, et aussi avec ses zones moins confortables, est un puissant atout pour prendre de bonnes décisions. Voilà comment nous pouvons vous proposer de réaliser cet exercice en pleine nature.
Si j’étais un arbre…
Dans quelle mesure l’observation d’un arbre peut permettre l’établissement d’un bilan de compétences en pleine nature ? Au premier coup d’œil, on distingue surtout la ramure, le tronc, les branches… Mais si l’envie nous prend d’y grimper, on va surtout examiner la base de l’arbre choisi. Dans quelle mesure ses racines vont-elles lui permettre de rester droit ? Pas d’élévation possible sans une base solide ! Nous aussi, nous nous projetons vers le futur grâce aux racines de notre histoire.
Nous marchons dans un sous-bois de feuillus, devant nous s’ouvre une clairière ensoleillée. Le coach demande à son client de choisir un arbre qui l’inspire particulièrement. Il lui demande alors : « Si tu étais cet arbre, quelles seraient tes racines ? Sur quelle base estimes-tu pouvoir te reposer solidement ? Qu’est-ce qui fait que tu te sens enraciné, stable, puissant ? »
Les racines qui fournissent la sève qui irrigue notre vie et conditionne nos actes au quotidien sont nombreuses :
- nos points forts
- nos talents
- nos aptitudes
- nos passions
- les valeurs que nous revendiquons
- nos convictions
- …
Quel bel exercice que d’élaborer un discours authentique sur ce qui nous fonde, ce qui est le meilleur en nous ! Difficile parfois de ne pas s’emmêler aux lianes de la vantardise. Pour d’autres ce seront les ronces de la fausse modestie qu’il faudra défricher. Pour nous y aider, on pourra par exemple réaliser en amont son inventaire de personnalité Process Communication. Nous sommes coachs certifiés Process Communication et habilités pour cela. Un autre outil intéressant est le questionnaire du Via Institute qui fait émerger les forces de caractère de la psychologie positive. Qui serait mieux à même d’établir ce bilan que nous-mêmes ? Nous savons bien là où nous nous sentons vraiment forts et « alignés » !
Bilan de compétences … et de non compétences !
On objectera que ce bilan une fois réalisé réduit le nombre d’options. Prolonger nos trajectoires à l’identique, juste par habitude, est rarement un choix fort. Ce réseau de racines nous clouerait au sol et entraverait ainsi notre liberté de mouvement. En fait, c’est le contraire qui opère. Une fois au clair avec ce que l’on aime vraiment faire, on prend conscience que ces talents peuvent s’exprimer dans de nombreux champs. La racine du tournesol ne l’empêche pas de suivre le soleil ! D’ailleurs, on a tout autant intérêt à explorer aussi notre part d’ombre :
- qu’est-ce qui nous repousse ?
- quelles sont nos craintes ?
- nos travers ?
- nos émotions parasites ?
- nos limites ?
- …
Nous pouvons tous apporter des réponses à ces questions si nous y prêtons attention. Il ne s’agit pas d’initier le grand jugement pour plus de culpabilisation. Au contraire, la bonne nouvelle, c’est que cet exercice s’avère extrêmement libérateur. Non, je ne suis pas parfait. Oui il y a des choses que je fais moins bien que d’autres. Et alors ? Nous sommes certes parfois contraints par notre part d’ombre. Dans le sous-sol obscur se ramifient nos croyances limitantes. En effet, l’arbre ne se déplace pas : il en est bien incapable. Mais en a-t-il vraiment besoin ? Son système radicalaire lui permet de puiser eau et sels minéraux dans le sol, et aussi d’assurer sa verticalité et sa croissance à la recherche de la lumière. Explorer ce monde peu lumineux en nous a aussi du bon : mieux se connaître, s’accepter et s’aimer tels que nous sommes, voire décider de changer ce qui peut l’être, autant de pistes pour renforcer notre stabilité et goûter au fruit de l’autonomie.
Bilan de compétences … et des autres ressources
Contrairement à une idée reçue, les arbres ne sont pas seulement en compétition avec leur environnement proche pour la conquête des ressources nécessaires à leur développement. Peter Wohlleben le montre très bien dans « La vie secrète des arbres ». Il explique les connexions sous-terraines, racines à racines entre individus d’une même espèce, connexions qui permettent un partage des ressources pour l’optimisation de la croissance de tout un espace forestier. Une forêt n’est donc pas un champ d’arbres, mais bel et bien un écosystème complexe au sein duquel chaque individu, certes est en compétition pour sa croissance, mais aussi contribue à l’équilibre global tout en bénéficiant du soutien des autres.
Arrivés sur une crête, nous découvrons une forêt splendide, parée de ses teintes automnales. Le coach à son client : « Si cette forêt était ton écosystème professionnel, où serais-tu situé et sur quelles ressources pourrais-tu compter ? »
De nombreuses ressources sont présentes dans notre environnement proche sans que nous en ayons forcément conscience. A cette question, certains évoquent d’abord leur intimité :
- ma santé
- ma famille
- mon patrimoine
- …
D’autres focaliseront plutôt sur leur réseau social :
- mes amis
- mon réseau professionnel
- l’association dans laquelle je m’implique
- mon fichier clients
- mes partenaires institutionnels
- …
Revisiter ses ressources internes ainsi que celle de son environnement, c’est comme se ré-enraciner dans un retour à soi au milieu des autres. Cet exercice peut avantageusement accélérer le processus d’individuation décrit par C.G. Jung. Au clair avec ce bilan de compétences et de ressources, on se sent plus fort pour prendre des décisions alignées avec qui l’on est vraiment.
Et pour en savoir plus sur :
- Les arbres : http://www.onf.fr/
- La Process Communication : http://www.processcommunication.fr/
- La Psychologie Positive : https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_positive
- Le processus d’individuation : http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Comportement/Articles-et-Dossiers/Tout-change-et-vous/Devenir-un-individu-libre-et-relie-selon-Jung